Focus sur la cani-randonnée « « coopérative » Un concept 100% La grange des Huskies
La Cani-randonnée (coopérative ou non) consiste en un déplacement pédestre tracté par un chien en utilisant un équipement adapté. Elle répond aux mêmes fondamentaux, règles techniques et de sécurité spécifiques à tous les sports de traîneaux et utilise le même matériel (baudrier, longe élastique et harnais et équipements de sécurité humain et canin)
Le but est de créer une équipe et de partager un effort commun avec l’animal, dans le respect de l’intégrité physique et psychologique du chien et de l’individu.
La traction régulière du chien de traîneau permet d’évoluer à une vitesse supérieure à une marche classique. Nul besoin d’être un coureur de fond pour une initiation à cette activité. Cependant, une bonne condition physique facilitera la récupération des participants. Elle préviendra aussi des petits traumatismes musculaires et améliorera l’accordage technique, physique et émotionnel avec le chien.
La « cani-randonnée coopérative », un outil au service des groupes d’enfants et d’adolescents
C’est autour de la notion d’équipe enfants-chien que la cani-randonnée est orientée. Les participants au milieu d‘un trinôme 2 enfants / 1 chien, sont invités à entrer progressivement dans une démarche facilitant :
- Le développement de l’intelligence des situations
- L’apprentissage de l’intégration de données et de consignes
- Le développement des relations interpersonnelles : de l’échange, du dialogue, de l’écoute, de la coopération, de l’esprit d’équipe, de la solidarité, de l’entraide
- Le dépassement de soi et connaissance de soi (sens de l’effort, de la discipline, du respect des règles …)
- Une rencontre accordée avec un animal
La spécificité de la traction animale nécessite la mise en œuvre d’actes moteurs plus complexes que la simple marche, surtout en termes de perception, d’anticipation et de réponses motrices adaptées. Les vitesses et techniques de déplacement mise en œuvre sont proches de celles de la marche sportive, nordique, voire athlétique. Cependant, il appartient au musher, éducateur sportif, d’apprécier le niveau physique et émotionnel des participants pour composer ses équipes, d’adapter son parcours et d’évoluer avec le groupe en toute sécurité .
La cani-randonnée coopérative est toujours précédée d’une phase plus ou moins longue de présentation du matériel( nommer-montrer-s’approprier un univers) et d’une mise en contact des participants et des chiens (entrer en relation). Durant ce moment, les bases d’une relation accordée avec l’animal sont posées. Elles seront développées tout au long de la balade par des moments de pause et de dialogue avec le chien. L' »arrêt de sécurité » est aussi tester à blanc par les participants (sans chien).
La balade avec les chiens est ponctuée de petits ateliers formatifs (L’arrêt de sécurité-déjà vu sans les chiens-, le franchissement d’obstacles, la montée et la descente, l’assurage) Dans ces ateliers, l’accent est particulièrement mis sur l’entraide des participants, la solidarité, l’accordage du trinôme. Les ateliers sont également l’occasion de développer quelques habiletés motrices à partir de consignes simples (par exemple :remonter les mains le long de la longe, abaisser son centre de gravité…), d’apprendre à lire l’environnement d’un obstacle et d’envisager une méthode de franchissement (où poser les pieds ? Qui passe en premier ? Quel rôle chacun va t-il jouer ? moi, le chien et mon/ma camarade ?…)
Des chiens passeurs et accordeurs
Les chiens de traîneau ne sont pas des chiens comme les autres. Outre leur formidable capacité d’endurance et de traction, leur présence propulse dans un monde imaginaire où l’aventure côtoie les grands espaces, le froid, l’hiver, les expéditions polaires et la vie de peuples nomades.
L’ aspect lupoïde des chiens nordiques nous ramène aussi aux sources de la domestication du loup et de l’aventure des premiers hommes. Quelque chose se passe et passe…Mais quoi ?
Cependant, tous les chiens de traîneau « ne font pas l’affaire ». Ils doivent être éduqués à l’accueil des personnes, en capacité d’intégrer les contraintes de l’activité (arrêts fréquents, cris et bavardages des enfants, chutes etc…) et d’y répondre de manière appropriée. En ce sens, la sélection des chiens qui participe à l’activité est un élément clef de sa réussite.
Avant, pendant et après la cani-randonnée, c’est le potentiel de stimulation, de motivation et d’affection des chiens qui sera sollicité, tout comme leur sens de l’accueil et leur non-jugement.
Un temps pour se quitter
Durant la cani-randonnée et pendant les instants de contact, les enfants peuvent avoir tissés un lien fort avec le chien. Cette relation avec l’animal est précieuse et la séparation, trop souvent banalisée par les intervenants, doit, elle aussi, être accompagnée.
Chez nous, après les soins prodigués par les enfants (donner de l’eau, masser, vérifier les coussinets …), les chiens sont aussi détachés et retrouvent plus d’autonomie et de liberté de mouvement. Ils ont un peu plus « leur mot à dire » dans les relations. Cette situation, souvent un peu confuse, brouille les repères. Le chien avec lequel on a partagé une activité redevient peu à peu membre d’un collectif qui lisse les privilèges d’une relation unique ( ex : « Mon chien c’est Loulou, je voudrais l’emmener à la maison »…). Ce moment participe à la séparation (détachement) et termine la phase de contact avec les chiens.
C’est le moment de réunir le groupe et de partager les ressentis, les émotions, les perceptions des apports techniques et de faire un point sur le fonctionnement des équipes.
La « cani-randonnée coopérative » met au centre de l’activité la relation avec le chien et une nécessaire coopération du binôme d’enfants.
Dans un premier temps, le chien pose problème car il est immédiatement présent au travail demandé. Il tracte, suit un itinéraire qu’il décide lui-même avec pour point de mire, son musher qui est devant. les enfants suivent tant bien que mal, chaque pas posant un souci d’équilibre. Le travail du musher, éducateur sportif, consiste dans un premier temps à proposer au binôme d’enfants des clefs techniques pour une évolution plus facile. Puis, progressivement il donnera les outils d’une collaboration accordée (coopération) incluant le chien.
La » cani-randonnée coopérative » est aussi un excellent outil d’introduction à l’attelage canin qui place la relation accordée à l’animal comme une composante essentielle à la performance sportive et même, en ce qui me concerne, comme une fin en soi.
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