chien guide, passeur et accordeur

La sensation est première.

Atelier de relation proximale

Souvent, nous refusons ce que nous venons de ressentir, au lieu de l’accueillir. Ce refus est une blessure que l’on s’inflige, que l’on masque de mille manières en ajoutant des couleurs, des strates à la sensation.

Nous jugeons ce que nous ressentons et parfois nous jugeons l’autre présent à cet instant. Par tous ces ajouts, ces égarements, c’est la fuite qui s’exprime. Il faut donc revenir régulièrement à la vérité première de la sensation, écouter son corps en le réintégrant en permanence.

Le contact et la présence du chien nous y invite particulièrement et l’activité d’attelage nous l’apprend. C’est bien d’apprentissage dont il s’agit.

Le chien nous guide, nous propose de mieux le connaître. L’air de rien, il questionne, il provoque la rencontre et invite à la relation. Vous arrivez ? Il accueille. Il inscrit le moment du partage dans une totale présence. Par ses capacités physiques et motrices, son intelligence émotionnelle, l’attention particulière qu’il porte à l’humain, il nous apprend à nous déplacer autrement, efficacement, en harmonie, tous sens en éveil, présent au monde qui nous entoure.

La vie avec un chien, passe par la nécessité d’une prise de contact qu’il faut entretenir et ménager. Il faut aussi emménager ensemble(homme et chien) dans un espace de vie commune, sous peine de passer à côté de quelque chose. Bien souvent, c’est le chien qui fait le chemin, qui s’adapte à nos désirs, nos inconséquences, nos humeurs. Mais toujours, il guide visant un accordage émotionnel et relationnel.

Lorsque l’humain décide de faire un pas de côté, se décentrant l’espace d’un instant de ses préoccupations, de ses peurs et de ses préjugés, lorsqu’il abandonne son avidité de maîtrise, une voie s’ouvre et le chien nous montre un passage. Son rôle de passeur est connu depuis toujours. L’homme dans ses transes, souvent par la danse (mouvement), en imitant l’animal, permet le passage d’une perception du réel à une autre. Le passage opère une métamorphose, un changement qui est aussi un abandon, une mue, une re-naissance.

L’attelage, la marche, la course avec un ou des chiens permet de vivre un mouvement accordé, rythmé et relié. Il nécessite une véritable rencontre avec l’autre non-humain, une capacité à donner du sens et à être affecté dans la relation avec un autre que soi.

La rencontre avec l’Autre doit être accueillie le plus consciemment possible au sein d’une relation qui place l’hospitalité comme fondement. Ainsi, il est nécessaire de créer en soi un espace de retrait, d’aménager en soi un lieu d’accueil pour l’autre, le chien, le partenaire.

Dans la relation le chien a son mot à dire. Il faut l’écouter dans son propos de chien et de compagnon. Seule manière de ne pas trahir une coopération vieille d’au moins 15 000 ans.

« On n’accède pas au sens en produisant des effets sur le réel mais en autorisant le réel à produire des effets sur soi »

Saverio tomasello « oser s’aimer »

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